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Biohof Schore :  Une ferme familiale innovante

       Après notre passage au lac Léman, nous avons été accueillies dans le canton de Berne. Régula et Samuel nous ont ouvert les portes de leur cocon familial pour deux semaines. Leur ferme est une véritable affaire de famille, avec les parents de Régula qui habitent en dessous et continuent de participer à la gestion de l’exploitation. Chaque jour, nous avions la chance de partager le café en équipe. Et ça, c’était bien sympa !

L'agriculture n'était pas le plan initial.

       Régula n’avait pas pour objectif de reprendre la ferme familiale. « Après l’école, j’ai fait un apprentissage pour être laborantine en Chimie puis j’ai continué et maintenant, je suis ingénieure en chimie. » C’est après avoir eu son premier enfant qu’elle décide de changer de carrière. Elle décide donc de s’installer sur la ferme de ses parents. Pour cela, elle fait une courte formation agricole. « Ça a duré une année et j’allais à l’école une fois par semaine. » C’est finalement en 2019, que Régula s’est installée.

 

       Pour Samuel, non plus ce n’était pas prévu. C’était plus le bois qui le bottait. Il a fait un apprentissage de menuisier, puis une haute école pour devenir ingénieur spécialisé dans le bois. « J’ai travaillé dans différents bureaux pour planifier la construction de maisons, des grands sites de construction. » Samuel a rejoint l’aventure il y a trois ans. « Depuis, on gère la ferme ensemble ». Samuel a aussi grandi dans une ferme. « Ça m’aide, mais j’apprends beaucoup depuis mon installation. »

 

       Mais pourquoi avoir décidé de vous lancer dans l’agriculture ?

« C’est sûrement les racines et quand on a eu les enfants on s’est dit que c’était un endroit parfait pour les éduquer. »

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       Le dérèglement climatique aussi les motive à continuer sur cette voie. « Quand on voit tout ce qui se passe, on se dit que c’est sur la ferme qu’on peut avoir le plus gros impact. » Cependant, ce n’est pas toujours simple de suivre tous ses principes car il faut aussi avoir un système rentable. « Il existe toujours une différence entre générer des revenus et mettre en œuvre des pratiques agricoles favorisant la biodiversité. »

Un système bien réfléchi

« C’est mon arrière-grand-père qui a construit la ferme. »

       " Ensuite, c'est ma grand-mère qui a repris la ferme, puis ma mère, et enfin moi." Une affaire dirigée par des femmes ! On adore ! Régula est ravie d'avoir pris la relève et de pouvoir gérer la ferme selon leurs propres souhaits. « Avant, c'était surtout mon père qui nous dictait la façon de travailler et nous suivions simplement ses instructions. »

       La ferme s’étend sur 28 hectares, répartis ainsi : 13 hectares sont consacrés aux grandes cultures, tandis que le reste sert à nourrir les vaches. En plus de cela, ils possèdent une petite parcelle où ils cultivent des courges et des tomates. « Nous avons aussi de grands arbres : des pommiers, des cerisiers, des poiriers. » Lorsque l'année est favorable ou que le pommier n'est pas en repos, ils produisent du jus de pomme.

       Le cheptel est composé de 14 vaches, 14 veaux et 4 génisses. « L’été, c’est le bon chiffre pour nous parce que le but, c’est de les laisser dehors. » En hiver, ils ont de la place pour accueillir d’autres vaches ou génisses provenant d’autres fermes. « Ça nous permet d’avoir de l’argent en plus, mais aussi du fumier qu’on peut utiliser sur les champs. » Les veaux restent avec leur mère entre 10 mois et 1 an avant de les emmener à l’abattoir Bell qui va s’occuper de tout : de l’abattage à la transformation. La ferme est labellisée Natura Beef qui est un label garantissant une bonne qualité de viande ainsi qu’un respect du bien-être animal. Régula et Samuel gardent environ trois animaux pour leur consommation personnelle et la vente directe à la ferme.Ils les emmènent au petit abattoir de leur village. « On distribue ensuite la viande dans des petits paquets de mélange aux clients qui nous les ont commandés. »

       En termes d’alimentation pour l’élevage, l’objectif est d’être autonome. Sur la ferme, 6 ha sont dédiés au foin. « Normalement on peut faire du foin 3 à 4 fois par an dessus, ce qui nous permet d’avoir de la nourriture pour tout le monde. » Régula nous explique qu’en Suisse, il est obligatoire d’avoir 20 % de la surface de grandes cultures en herbe. Ainsi, une partie de la surface dédiée à la grande culture sert aussi de nourriture pour les vaches. Sur cette partie, ils essaient plutôt de faire de l’ensilage, car « souvent, ce sont des herbes qui ont beaucoup de protéines et l’ensilage nous permet d’avoir moins de pertes que le foin. » Pour l’ensilage, aussi, en fonction du temps, ils peuvent réaliser 3 à 4 passages par an. Samuel appuie sur l’importance d’avoir des réserves « parce que si l’été est très sec, on est obligé d’utiliser la nourriture prévue pour l’hiver en été. »

       Pour les grandes cultures, la rotation des cultures est relativement stable. En général, le schéma suivi est le suivant : pomme de terre, engrais vert, blé, maïs et une autre culture qui change régulièrement (du lupin cette année). Cette rotation s'applique sur cinq parcelles.

       Ils ont décidé de cultiver du lupin cette année, car c’est une légumineuse qui va apporter de l’azote directement utilisable pour la prochaine culture dans la terre. « Cette culture est parfaite après le maïs, car le maïs pompe beaucoup de nutriments du sol. » Le lupin sera soit vendu pour la consommation humaine, soit pour l’alimentation animale. Les lupins vont être testés et triés en fonction de leur amertume. Les moins amers seront utilisés pour l’alimentation humaine. « En Suisse, on a un problème avec le lupin. Chaque année, le lupin est plus amer. Il y a donc de grandes chances que leur lupin soit vendu pour les animaux, mais dans tous les cas, ils trouveront preneur ». En effet, Bio Suisse, oblige les éleveurs à utiliser uniquement une alimentation nationale pour leurs animaux. « C’est un gros challenge pour certains producteurs qui ne peuvent plus importer leur soja d’Argentine. »

       Pour compléter l’alimentation du bétail, Régula aime aussi apporter des micro-organismes lactiques dans leur alimentation.

« Je donne des micro-organismes activés, soit différents types de bactéries et de levures lactiques pour l’équilibre bactérien de la panse des vaches ».

       À la ferme, les micro-organismes ne sont utilisés que pour les animaux. Ils les utilisent aussi sur les cultures végétales comme sur les pommes de terre par exemple sur lesquelles leurs essais ont bien marché. Sur les céréales, ils essaient de ne pas passer avec le spray pour les asperger, mais ces derniers reçoivent quand même des micro-organismes indirectement via le purin utilisé en début de culture pour stimuler le développement. Ce purin contient des micro-organismes lactiques issus du fumier des vaches, mais aussi d'EM qui sont une combinaison de micro-organismes bénéfiques (levures, bactéries, champignons).

       En plus d’ajout de micro-organismes, Régula utilise aussi l’homéopathie dans l’ensemble de la gestion de la ferme. « Je suis assez convaincue de l’homéopathie. Pour moi, c’est important de donner une bonne impulsion même si c’est très dilué. Si l’année passée nos pommes de terre étaient si belles, pour moi, c’est lié à l’homéopathie. » Cette solution est aussi utilisée avec les animaux. Ces derniers sont d’abord soignés grâce à l’homéopathie avant de faire appel au vétérinaire et d'utiliser des antibiotiques. « Le plus dur, nous explique Régula, est le choix du produit. Mon père arrive à sentir lequel utiliser avec un pendule et s’il n’est pas là, j’écoute mon instinct pour le choix. » En plus de son instinct, Régula peut aussi s’appuyer sur de nombreux livres recensant les propriétés des différentes plantes.

Conversion au Bio : Une Décision Rentable et Durable pour la Ferme

       C’est en 2002 que la ferme a été convertie au bio. C’est donc une affaire qui roule depuis plus de 20 ans. Pas de difficultés lors de la conversion ; la question qui se posait à l’époque était « utiliser plus d’herbicides pour être rentable ou passer en bio. » C’est la deuxième option qui a été adoptée pour une question de rentabilité. De toute manière, si ça n’avait pas été fait en 2002, Régula aurait converti la ferme en 2019 lors de sa reprise. « C’était la seule option pour que je m’installe. Je n’aurais jamais pu travailler en conventionnel. » Ses études de chimie l’ont encore plus convaincu du système biologique. « Quand tu sais combien de temps une molécule synthétique reste dans le sol, c’est clair que tu ne peux pas faire autrement que du bio. » Le problème, c’est que l’on retrouve ces molécules synthétiques partout : dans les engrais, les herbicides, les insecticides,...

       Régula nous explique qu'en Suisse il y a une période de deux ans pour se convertir en agriculture biologique pendant laquelle la production ne peut pas être vendue sous le label bio. En Suisse, toute la ferme doit être bio, et pas seulement une parcelle. Comme en France, il y a deux contrôles pour le bio : un prévu et un non. « Une ou deux personnes viennent avec une liste de points à vérifier. Certaines choses sont contrôlées chaque année, d'autres de manière plus aléatoire. » La visite se déroule souvent de la même manière : D'abord une heure au bureau pour vérifier l'administratif, puis une visite de la ferme. Le problème est que chaque année, le système de contrôle et de subventions évolue, rendant difficiles le suivi et la compréhension de ces changements. Les subventions sont également compliquées à gérer, avec de nombreuses possibilités qu'il est facile de manquer. « Beaucoup de fermes font appel à des professionnels pour les aider. C'est un travail long et spécifique à chaque ferme. » Par exemple, en Suisse, l’automne dernier, les politiciens ont décidé qu’il fallait 3.5 % des grandes cultures en biodiversité. Tout a été adapté afin que chacun puisse calculer les surfaces, beaucoup de travail a été réalisé pour mettre en place cette mesure. Finalement, en décembre, ils ont tout arrêté. « Tout est lié. C’est le système, les politiciens, […], qui rendent tout compliqué. » Samuel souligne que dans ce cadre-là, il est difficile de planifier d’une année à l’autre les activités sur la ferme. Cependant, cela n’est pas un problème spécifique au bio. « C’est même sûrement pire pour l’agriculture conventionnelle. Tous les ans, tel insecticide ou tel herbicide disparaît. »

Le bio en Suisse et à la ferme, ce n’est pas une mince affaire..

       Pour la commercialisation, Régula et Samuel passent par les grandes surfaces, car c’est plus simple pour eux. « Il suffit de les prévenir un peu en avance et ils se déplacent pour récupérer les animaux. On touche aussi l’argent très rapidement, à la fin de la semaine souvent. » Cependant, ces derniers prennent beaucoup de marge sur les produits bio.

« Ils ne prennent quasiment aucune marge sur les produits premiers prix et ils vont compenser cela en prenant une grosse marge sur les produits bio. C’est vraiment injuste. Oui le bio c’est plus cher, mais pas autant. »

       Le problème de la vente directe, c’est qu’il faut du temps pour se faire une clientèle assez fiable et lancer son marché. « On est déjà tout le temps en train de travailler, ajouter de la vente directe, ça ne serait pas possible. » De plus, Régula nous explique que les prix ne sont pas dérisoires en Suisse, surtout pour la viande, qui se vend très bien. Le seul problème, c’est qu’ils sont soumis à la variation du prix, mais pour le moment cela ne les a pas vraiment impacté. « Ça reste assez stable depuis un moment. Le prix fluctue en fonction des périodes de l’année. En été, tout le monde fait des grillades donc c’est assez haut par contre en hiver, au mois de janvier notamment, c’est assez bas parce que c’est là qu’il y a le plus de viande. Les grandes surfaces font la promotion du régime végan pendant 1 mois donc ça n’aide pas pour la vente.»

       Régula trouve dommage cette division entre la vision du peuple et la vision des agriculteurs. Pour la population, ce sont les agriculteurs qui sont responsables de la perte de la biodiversité ou de la pollution des espaces naturels. « On devrait gérer l’agriculture en groupe avec le peuple”. Pour eux, d’autres mesures devraient être prises comme taxer les produits conventionnels. « Mais comme ça touche au porte-monnaie, c’est plus difficile d’avoir un débat. » Mais selon eux, cela est aussi dû à une désinformation des consommateurs. Cela peut s’expliquer par l’abondance des labels présents sur le marché qui perdent les consommateurs. On retrouve chez eux le même problème qu’avec le HVE en France. Le label remplaçant ce dernier s’appelle IP Suisse et correspond à un label d’agriculture intégrée. « Le design du label pousse beaucoup de personnes à penser que c’est ça le label bio. » C’est la même chose sur les marchés. « Pour les clients, tous les légumes vendus sur les marchés sont bios. Alors que non, il y a beaucoup de revendeurs qui vendent les mêmes légumes que l’on peut retrouver en grande surface. »

       En plus de cette désinformation des consommateurs, une autre chose vient bloquer le développement de l’agriculture biologique. « C’est le marché (12 % de bio en Suisse) et les lobbies. Les conseillers qui disent que sans leur herbicide ça ne va pas marcher. Mais le problème, ce sont aussi les paysans qui ne se posent pas les bonnes questions. »

« En même temps c’est difficile de se poser des questions et de quitter le système dans lequel tu as toujours été. »

       Pour contrer le faible marché de l’agriculture biologique, l’organisation Bio Suisse pousse les repreneurs des fermes vers le bio en leur expliquant l’importance de travailler de cette manière.

       Nous nous sommes donc interrogées sur l'influence des lobbies sur l'agriculture suisse. Régula nous explique qu'au Palais fédéral, qui regroupe le Conseil fédéral (organe exécutif de la Confédération suisse) et l'Assemblée fédérale (organe législatif de la Confédération, chargé de légiférer), 200 délégués se réunissent quatre fois par an pour prendre des décisions importantes. Chaque délégué dispose de 3 à 4 places pour les lobbies, qu'ils attribuent à ceux qui payent le mieux pour ces places. Ainsi, ces lobbies peuvent entrer au Palais fédéral et ont l'occasion de discuter avec les différents délégués, influençant potentiellement les votations. Les lobbies n'ont pas de pouvoir de vote ; ils se contentent de parler avec les personnes qui votent.

« Leur objectif est de parler aux bonnes personnes et de transmettre les idées pour lesquelles ils ont un intérêt. »

       Nous avons décidé d’aborder la question de l’éducation. Étant parents de 4 petits loulous, c’est un sujet qui les touche particulièrement.

       À l’école en Suisse, les enfants n’ont pas d’éducation particulière sur l’agriculture et plus particulièrement l’agriculture biologique. « Les maîtresses ne savent pas vraiment grand-chose de l’agriculture donc elles ne peuvent pas transmettre ces savoirs aux élèves. Quand l’agriculture est abordée, c’est juste théoriquement. Il n’y a pas de visite sur le terrain. Voilà où on en est au niveau de la sensibilisation des enfants. » Ils se désolent qu’il y ait une perte des connaissances du monde agricole entre les différentes générations. « Avant, il y avait toujours quelqu’un qui avait un oncle ou une tante qui venait du monde agricole maintenant ce n’est plus le cas. »

« Les gens ont vite l’impression qu’ils connaissent le monde agricole après l’avoir côtoyé à quelques occasions mais ils n’ont vu que les racines. »

       Cependant, il existe des financements pour les petits projets comme « école à la ferme ». « C’est l’association des paysans en Suisse qui investit de l’argent dans ce projet. Chaque paysan peut faire une petite formation qui lui permettra après d’accueillir des enfants sur la ferme pédagogique. Il y a des maîtresses qui utilisent ce projet et d’autres non. »

       Dans l’éducation supérieure agricole, aussi, l’on s’éloigne de l’agriculture biologique. Il y a quelques années, il était possible de suivre une formation entière sur l’agriculture biologique. Cependant, récemment, pour une question budgétaire, cette formation a disparu et les étudiants peuvent seulement se spécialiser en agriculture biologique en dernière année de cursus. « Ils font deux années d’agriculture conventionnelle et à la suite de ça, ils peuvent faire un an de spécialisation au bio. »

Parlons politique :

« Au fond je me dis toujours, que les paysans devraient recevoir assez de revenus de leur production et non vivre grâce aux subventions. »

       « Mais ce n’est pas possible donc nous recevons des subventions. Et ça, c’est des fois un peu compliqué. » Ils nous expliquent que leur canton (canton de Berne) a lancé un projet afin d’inciter les agriculteurs à ne pas tourner la terre. Un projet qui semble bien en principe, mais ils nous expliquent que les conditions pour participer à ce projet étaient assez contraignantes. « On était déjà exclus du projet dès le début en tant que producteurs bio, car il y avait des prérequis que l’on ne pouvait pas maintenir. C’était un projet fait pour les conventionnels, c’est facile pour eux de ne pas tourner la terre comme ils mettent des herbicides ; nous, c’est notre manière de désherber. » Ainsi, ce projet n’était réalisable quasiment que pour les agriculteurs conventionnels et eux seuls allaient toucher les subventions. « C’est quand même souvent comme ça. Les conditions sont souvent trop strictes et il faut gérer notre ferme vraiment de la manière qu’ils ont prévu pour nous. Ils ne sont pas flexibles. » Cependant, ils affirment qu’en principe, en fonction des cultures, ils ont toujours un peu plus de subventions que les conventionnels. « Sur les pommes de terre par exemple, on reçoit environ 1000 francs de plus que les conventionnels donc c’est bien. Je trouve ça juste injuste que des fois, on soit exclu pour participer à certains projets. »

Est-ce que vous pensez que c’est un avantage d’être hors-Europe ? Oui.

       « On vend quand même nos produits à des prix beaucoup plus élevés qu’en Europe ce qui nous permet de gagner notre vie. Même si on ne deviendra pas riche en faisant de l’agriculture en Suisse. » Pour Samuel, la réponse est plus complexe. Ils nous expliquent qu’ils ont quand même beaucoup de contrats avec l’Europe qui leur impose beaucoup de règles. « On n’est pas si libre en Suisse vis-à-vis de l’Europe. » Cependant, être hors-Europe leur permet de protéger certaines productions de la concurrence. C’est le cas par exemple pour les céréales, « Les moulins en Suisse doivent d’abord utiliser l’ensemble des céréales produites dans le pays avant de se fournir à l’extérieur. Ça nous permet de maintenir un prix élevé pour les producteurs. » Cependant, ce n’est pas le cas pour toutes les productions et le pays à tendance à aller vers une ouverture des frontières. C’est le cas pour le lait par exemple, qui est de moins en moins protégé en Suisse. Pour d’autres productions, comme les pommes de terre, les entreprises doivent poser des demandes d’imports et pourront importer sous différentes conditions. « Le choix entre le protectionnisme et l’ouverture à la concurrence reste toujours un grand débat. »

« Si on ouvrait le pays à la concurrence, ça détruirait l’agriculture suisse, tous les prix baisseraient. »

Dans quelle direction va l’agriculture ?

       Compliqué de répondre. « Si le climat continue dans cette tendance, on peut s’attendre à beaucoup d’extrêmes. On va devoir adapter ce que l’on cultive, les animaux que l’on a sur les fermes. » Selon eux, la valeur de la nourriture risque d’augmenter, car elle sera plus dure à produire ce qui poussera sûrement les personnes à cultiver leurs petits bouts de terre. « Mais 50 ans, c’est très long. Il y a 50 ans, l’agriculture était complètement différente ici en Suisse. C’était beaucoup plus petit, moins mécanisé, souvent avec des animaux pour travailler la terre.»

       C’est avec tristesse que nous avons quitté la ferme. Nous avons laissé derrière nous une belle famille qui fait tout pour avoir le système le plus résilient et durable possible. On a pu une fois de plus constater l’efficacité d’un système qui écoute la nature et s’appuie sur elle.

 

Tchuss les Schneider !!!

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