Noyer sa révolte pour construire quelque chose de beau
Un bunker à ciel ouvert, voilà le rêve de Christophe Wagner, un néo-urbain venu s’installer dans le Sud de la Saône et Loire. Son crédo : noyer sa révolte pour construire quelque chose de beau.
Après une heure de trajet sinueux à travers les routes de campagne de Bourgogne, nous arrivons devant un panneau indiquant « Chèvres libres, ouvrez en arrivant, fermez en partant ». Après avoir franchi la barrière, nous poursuivons notre chemin jusqu'au corps de ferme. C'est là que Christophe vient à notre rencontre, accompagné de son chien. Nous découvrons un homme drôle, souriant, passionné, qui aime partager sa vision de la paysannerie et du monde. La conversation coule aisément et nous partons pour une balade de deux heures à travers la ferme, échangeant librement le long des sentiers.
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Un Néo-urbain qui décide de se mettre au vert
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Une dizaine de minutes après notre arrivée, nous nous étions déjà dispersés, oubliant l'objectif principal de notre visite. Nous nous sommes donc installés au bord de l'eau et lui avons demandé comment il était arrivé à exercer ce métier.
Issu d’un milieu bourgeois industriel du nord de la France, Christophe n’a pas été élevé dans un environnement agricole. Ce n'est qu'à l'âge de 17 ans qu'il développe une conscience écologique. Il commence alors à ressentir de l'éco-anxiété et en parle autour de lui. « Le monde va dans le mur ça ne va pas du tout ». La grande majorité du temps, la réponse qu’il reçoit est « Si tu n’es pas content, tu te casses ». Il part donc étudier l'agriculture pour suivre une voie qui a plus de sens pour lui. Il réalise donc des formations agricoles, voyage de l’Afrique à la Nouvelle-Zélande, pour enfin décider de passer à la pratique et de travailler en exploitation agricole.
« J’ai décidé d’être paysan »
Sa première expérience, à l'âge de 26 ans, est une déception. Il s'installe sur une exploitation de moutons et de chèvres dans le Sancerrois. Sur cette ferme, il fournit du lait de chèvre à une laiterie industrielle. Cependant, il réalise rapidement que ce système ne lui convient pas. Toutes les décisions sont prises par la laiterie, et Christophe prend conscience qu'il est alors ouvrier dans une laiterie, et non paysan. « C'étaient eux qui décidaient du prix du lait de façon collégiale, nous dit-il en levant les yeux au ciel, collégial… Ils ne m’ont quand même jamais demandé mon avis ! »
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Cette prise de conscience l’incite à s’inscrire dans une école d’agro-biologie à Beaujeu. « Et là, j’ai compris que je n’étais pas seul sur la terre à avoir des idées comme ça ». Cette école lui a permis de profiter des enseignements de spécialistes tels que Pierre Rabhi ou encore Claude Bourguignon. « Ça m’a donné des ailes ».
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« Avant Beaujeu, j’étais une Chenille, après j’étais un papillon »
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Suite à cette formation et à l’aube de ses trente ans, Christophe décide de poser ses valises sur le sol breton. Là-bas, il met en place un petit élevage extensif. Quelques vaches bretonnes Pie Noir font son bonheur. « J’étais dans le golfe du Morbihan, au bord des plages, et là, on cartonnait. Au bout de 10 ans, je faisais deux smic. »
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Puis pour des raisons familiales, et suite à une volonté de sortir de l’élevage (« Ras le bol de traire les vaches 365 jours le matin et le soir ») il décide de faire une VAE (Validation des Acquis d’Expérience) ingénieure à l’INSA de Lille. « Je suis devenu ingénieur à l’ISA de Lille en étant nul en maths, c’est ça qui est bien avec la VAE ». Après cette formation, il devient chargé de programme dans l’ONG élevage sans frontière : « J’étais chargé de développer, sur le principe du microcrédit en animaux, des petits projets dans des familles très pauvres en Europe de l’Est, dans les Balkans, au Maroc et au Sénégal ».
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Sept ans plus tard, en 2008, la crise des Subprimes le conduit à tout remettre en question. « Je suis collapso, effondriste, je me dis qu’on va droit dans le mur, c’est inévitable ». Étant donné que l'ensemble des fonds provenant de la vente de sa ferme en Bretagne sont placés sur un seul compte, il prend la décision de les retirer des banques avant de tout perdre :
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« Je me réinstalle direct avant de ne plus avoir de fric ! »
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C’est comme ça qu’en 2011, suite à des heures de veilles sur la SAFER, Christophe tombe sur une annonce qui lui tape dans l’œil. « J’ai vu 25 ha, avec un ruisseau, un étang, entouré de bois. Je me dis, ici, j’aurai toujours à manger, à me chauffer et à boire de l’eau de qualité. ». Bingo ! Il avait trouvé son bunker à ciel ouvert.
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Un système résilient, hyper Autonome
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Un système résilient et hyper autonome, voilà l’objectif de Christophe Wagner. Et pour nous, c’est un pari réussi ! En se promenant dans la ferme de l’enfer, on a vraiment eu ce sentiment de grand espace. Presque aucune clôture ne sépare les différents troupeaux qui cohabitent librement, allant et venant sans contrainte. Comme il le dit d’un air ironique, « ça fait un peu cliché ». C’est vrai qu’on se croirait dans une pub d’œufs de supermarché de poules élevées en plein air. Après, il est vrai que son cheptel est petit. La drôle de famille est composée de : 25 vaches allaitantes de race Aubrac, 10 chèvres de race Massif Central, 5 brebis de race Rava et 15 poules. Comme il le dit « La ferme de l’Enfer est donc une entité ridicule au regard du monde agricole. »
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Dans cet îlot de 25 ha, on peut recenser 130 espèces végétales différentes. « La particularité de la ferme, c’est que tout est en prairie naturelle permanente en bio ». Chaque animal a son rôle dans la gestion de la ferme. Les chèvres lui permettent de ne pas utiliser de produits chimiques sur ses prairies en consommant toutes les espèces indésirables (chardons, ronces, ortils, ..), les vaches et les moutons entretiennent le paysage avec la consommation d’herbe et les poules s’occupent d’éliminer les déchets. « En fait, je fais à moitié de l’élevage et à moitié du paysage ».
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« Ma ferme c’est une synergie entre l’animal, le sol et puis moi-même. J’ai le rôle du catalyseur. Et c’est ça le boulot de paysan, ce n’est pas de vouloir tout maîtriser.»
Christophe nous a expliqué que ses frais vétérinaires étaient extrêmement faibles. « J’ai six fois moins de frais vétérinaires que le groupe de référence ». Selon lui, cela s'explique par le fait que les animaux ont la liberté de paître sur de vastes étendues. Il ajoute que non seulement cela est bénéfique pour eux, mais que cela contribue également à l'entretien du paysage et à la régulation du développement des espèces envahissantes. Et tout cela a un impact sur la qualité des produits. « Ça fait des produits archi-sains, nos animaux sont nourris comme des bisons ou des chevreuils ».
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Et vous n’apportez rien d’autre à l’année en terme d’alimentation ? Rien.
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Il est responsable de la production de foin sur une parcelle de 30 hectares, légèrement éloignée de l'exploitation principale. « Toute l’alimentation sur mon exploitation est auto-produite ». Pendant le reste de l'année, l'alimentation des animaux provient essentiellement des prairies permanentes. Pour lui, avoir un petit troupeau est un avantage dans son système, « Je diminue mon troupeau et augmente les surfaces pour réduire le chargement à l’hectare. Je pense qu'avec les aléas liés au changement climatique, il faut que tous les gens qui veulent faire du propre et être résilients baissent leur chargement. ». Ainsi, la diminution de son troupeau lui permet de gagner en autonomie fourragère.
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En termes de production agricole, Christophe a tout misé sur la valeur ajoutée sur ce qu’il produit. Il fait du fromage et propose de la viande en caissette. Ses produits sont en vente directe à la ferme, « dans les petites boutiques bio du coin ». Il se déplace aussi chez des clients en France. « Là, au mois de janvier, je suis allé chez des clients à Tour, à Paris et à Lille avec un bœuf et un veau. »
Après cette conversation passionnante sur la gestion de sa ferme, la nuit, commençait à tomber. Nous nous sommes donc abrités et avons continué à échanger autour d'une tisane (avec la verveine du jardin of course !). Cette fois, nous avons orienté la discussion sur des sujets plus politiques.
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Pour moi produire bio c’est une évidence
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Impossible pour lui de mettre des produits chimiques sur sa ferme. « Je l’ai fait une fois. J’avais 26 ans, je suis sorti avec mon pulvé et je suis rentré en pleurant ». Dire qu’il produit bio lui permet de toucher une certaine clientèle et de mutualiser l’effort. De plus, les aides qu’il touche lui permettent de compenser le fait qu’il produise moins à l’hectare.
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« C’est ma troisième ferme et c’est la deuxième fois que je m’installe directement en bio »
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Il pense que les produits qu'il cultive sur sa ferme sont plus faciles à produire en agriculture biologique que d'autres, comme ceux de l'arboriculture ou des grandes cultures sur de vastes étendues. « Faire du fromage en bio, c’est archi simple, il suffit de laisser pousser l’herbe et de faire manger les animaux. On fait tellement de plus-value sur la transformation et la commercialisation ! »
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En termes d’aide, Christophe touche des crédits d’impôt, soit une somme déduite de l’impôt sur le revenu. Cependant, cette aide menace tous les ans de disparaître.
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« C’est toujours pareil au niveau syndical, il y a ceux qui veulent que ça reste et ceux qui veulent que ça disparaisse. On ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé »
Il nous explique que le syndicat dominant a plutôt tendance à vouloir baisser cette aide et favoriser d’autres label comme le HVE. « Ce label induit les consommateurs en erreur, ils ne savent plus vers quoi aller. »
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Pensez vous que les consommateurs ont un avis éclairé sur l’agriculture biologique ? Pas du tout.
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Bon, ça a le mérite d’être clair. « Il y a la niche des convaincus. Tu sais ceux qui votent écologie les verts. Après, il y a tous ceux qui font ça parce que c’est la mode ou dès qu’il y a des problèmes sanitaires. Hop ! Il faut se rabattre sur quelque chose. Ces gens-là n’y connaissent rien. Et il y a ceux qui disent que le bio ce n'est pas vrai, qu’on ne peut pas faire du bio là quand il y a de la chimie là.». Le problème, c’est le nombre de labels proposé au public. Prenons le HVE, selon Christophe ça ne vaut rien. « Ils ont 400 hectares de céréales, ils mettent trois ruches, ils plantent une haie de 50 mètres et puis ça y est : Haute Valeur Environnementale». Et ça, personne ne le sait, c’est vrai que lorsqu’on voit ce label sur un produit, on aurait tendance à se dire en l’achetant que l’on consomme quelque chose de sain et qui n’a pas eu d’impact sur l’environnement.
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« C’est tricher au niveau des mots, c’est vraiment induire le consommateur en erreur et c’est détricoter tous les efforts que peuvent faire les élus ou l’Europe pour sauver les petits oiseaux et les insectes. »
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On lui a donc demandé à quoi selon lui était dû ce désintéressement des consommateurs à l’agriculture biologique. Il résume en une phrase : « C’est une question un peu politique, il y a aussi une question d’éducation, de connaissance et enfin, il y a une question de porte-monnaie ». Pour lui, c’est clairement l’individualisme de la société et la culture des loisirs avant tout. « Cette érosion de la biodiversité, c’est pathétique et les gens s’en fichent… Du moment qu’il y a à bouffer au supermarché et des autoroutes pour aller à la plage tout va bien ». Il ajoute qu’il y a aussi un côté humain, politique : « En France, l’écologie, c’est la gauche, c’est les bobos.. Dès qu’on dit écologie, bio en France, on est classé ». Il se désole qu’aujourd’hui faire de la bio, c’est une question d’idéologie alors que « ça devrait être une évidence pour tout le monde et on en est vraiment très, très loin. ». Et le porte-monnaie alors ? « Les gens n’ont pas conscience que ce qu’ils ne payent pas à la caisse du supermarché, de toute façon, ils le payent dans leurs impôts. » Il nous explique que si l'on achète uniquement les produits les moins chers, il faudra compenser ailleurs pour que l’agriculture puisse survivre. C’est d’ailleurs pour ça que la PAC a été créée. « La PAC est née du fait qu’il y a eu une distorsion après la guerre. Il a fallu produire beaucoup. Le niveau de vie pendant les trente glorieuses est monté de manière exponentielle, mais le prix des denrées alimentaires a stagné. C’est donc cet écart qu’on est obligé de compenser partiellement par les aides agricoles. »
Au fil de la discussion, Christophe a soulevé un autre problème qui est beaucoup revenu lors des manifestations paysannes des mois de janvier et février. Ce problème, ce sont les importations provenant d’autres pays. Le cahier des charges du bio Français est plus exigeant que celui de beaucoup de pays d’Europe. C’est bien, mais ce n’est pas bien quand des produits bio polonais entrent en concurrence avec nos produits bio sur le territoire. « Les bios Français sont dans un même système d’échanges commerciaux que des bios qui sont moins exigeants ».
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« La France a des difficultés au niveau bio car elle n’est pas concurrentielle, elle est beaucoup plus exigeante au niveau de son cahier des charges que les autres »
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Tout ça nous a amenées à aborder la question de la PAC (Politique Agricole Commune). Il a commencé par nous dire « je ne peux pas vous dire exactement ce que j’en pense. Ça ne serait pas poli. » Ça risquait d’être croustillant…
Le syndicat dans lequel il est, milite pour un plafonnement des aides. Pour lui, le système est mal fait et bénéficie essentiellement à l’agriculture majoritaire.
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« Quand j’étais à l’école, la personne qui touchait le plus d’aides agricoles, c’était la reine d’Angleterre. Elle n’avait pas forcément besoin de ça pour vivre..»
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En plus du plafonnement des aides, il faudrait aider ceux qui font « du propre ». Attention, tous les systèmes bio de se valent pas. Si tu nourris tes animaux avec des céréales bio qui viennent du Brésil, ton système sera moins vertueux que si tu n’utilises que des aliments bio locaux. « Il faudrait une différenciation entre ces différents systèmes d’agriculture biologique.» Selon lui, il serait préférable que plus les fermes utilisent des produits qui proviennent de loin, moins elles ne bénéficient d'aides. Mais toutes ces réformes ne sont pas pour aujourd’hui. Christophe a été dégoûté des mesures prises à la fin des manifestations paysannes. « Il y avait un verdissement de la PAC, dans le cadre du green deal européen, qui était quand même assez intéressant, mais il a été vachement occulté par les nouvelles prises de décisions de Gabriel Attal. C’est encore la grosse agriculture industrielle qui gagne.»
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« Tout ce qui est passé à la trappe, c’est des décisions qui étaient bonnes pour l’environnement »
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Tout était dit. On a quand même décidé de lui demander comment il voyait le futur de l’agriculture. Dans sa boule de cristal, il voit une agriculture à deux vitesses « Il y aura ceux qui fournissent les supermarchés et ceux qui fournissent les marchés, les fermes ». À méditer !
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Nous sommes rentrées chez nous à la nuit tombée, ravies d'avoir échangé avec quelqu'un d'aussi inspirant et déterminé. En espérant que cet article vous ait plu ! La suite aux prochains épisodes ! Stay tuned ;)
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PS : Oh et au fait la ferme de l’enfer cherche des associés/repreneurs, si vous êtes motivé(es) n’hésitez pas à contacter Christophe !